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Débat entre local et exotique Réunion d'Hortis : pas de posture extrême sur les plantes indigènes

L’arbousier fait partie des plantes locales intéressantes pour des plantations dans l’Aude, selon Olivier Baron, responsable des pépinières départementales du département.

Si les végétaux locaux présentent des avantages, il n’est pas souhaitable de les installer dans toutes les situations, ont rappelé les intervenants d'une réunion qui s'est tenue fin juin.

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Les plantes locales et exotiques sont régulièrement mises dos à dos par les différents acteurs du paysage et de l’horticulture. Pour réfléchir à cette problématique, la délégation d’Hortis Occitanie a organisé une réunion « Plantons local vs plantons exotique » le jeudi 29 juin dernier. Les échanges se sont focalisés sur la région. Du bon sens puisque la réflexion sur le végétal local ne peut se faire qu’à échelle réduite, les conditions climatiques et les évolutions n’étant pas les mêmes partout.

Des plantes d’intérêt ou qu’il faut arrêter

L’échange a débuté par le témoignage d’Olivier Baron, responsable des pépinières départementales de l'Aude*. L’existence de ces pépinières reste assez rare. Seuls trois autres départements en ont mis en place. Selon lui, les plantes locales ont de nombreux avantages : une meilleure levée, une meilleure croissance (parfois le double des autres plantes au bout de deux ans) et une meilleure vigueur. Mais il arrive qu’il y ait des années blanches pour certaines espèces, et rien ne lève. Dans quelques situations, la démarche du local est particulièrement pertinente. C’est par exemple le cas des haies dans les milieux agricoles. Le responsable des pépinières départementales a profité de son témoignage pour lister quelques plantes intéressantes dans son département. En premier lieu Ostrya carpinifolia (le charme-houblon), qui présente une forte capacité d’adaptation. Mais aussi deux chênes : Quercus canariensis et Quercus afares. Ou encore Liquidambar orientalis, l’érable de Montpellier (Acer monspessulanum L.), le sapin d’Andalousie (Abies pinsapo), l’arbousier, etc. « Deux plantes qu’il faut par contre arrêter de planter, c’est l’érable platane (Acer platanoides L.) et l'érable sycomore (A.pseudoplatanus) », assure Olivier Baron. Un constat partagé par Thierry Lamant, de l’Office national des forêts (ONF).

Mélanger l’indigénat et l’exotique

« Il ne faut pas faire que du local, pour ne pas se fermer de portes », tempère Patrick Lafforgue, délégué d'Hortis pour l'Occitanie. Un avis partagé par Véronique Ventre, de l’Agence régionale de la biodiversité (ARB), qui présentait le guide Plantons local en Occitanie (Version numérique du guide à télécharger). « Il ne faut pas essayer de mettre uniquement du végétal local partout. Il ne faut pas de posture extrême », estime la chargée de projet. Selon elle, le végétal local donne la possibilité de diversifier les plantations mais pas de se substituer à tout.

Le guide présente les avantages de la flore locale (plus grande solidité face aux maladies, diversité génétique, soutien de l’économie locale, etc.) et explique comment bien planter local : préserver l’existant, connaître les caractéristiques du site, pailler et faire de la gestion écologique et différenciée. Puis il liste les végétaux constituant la palette végétale de l’Occitanie. Au total, environ 900 espèces sont répertoriées, toutes strates confondues. « Ce guide ne remplace pas le conseil des professionnels de terrain », tient à préciser Véronique Ventre, s’appuyant sur l’exemple des deux espèces à ne pas planter selon Olivier Baron, pourtant considérées comme des plantes indigènes. Elles sont locales, mais ne sont plus adaptées à la région.

*Ces pépinières ne vendent rien. Elles distribuent les végétaux à de petites mairies du département et à une association qui destine les arbres aux plantations en milieu agricole (les haies par exemple).

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